Tout a commencé en 2004 lorsque notre chef de chœur de l’époque, Isabelle Oriez, nous a fait chanter quelques pièces du « Gloria Patri » (1988) du compositeur estonien contemporain Urmas Sisask (né en1960). Elles se sont tout naturellement inscrites dans notre répertoire de musique contemporaine et nous ont beaucoup plu ainsi qu’au public.
Séduit lui aussi par l’œuvre, Hervé Girault, en prenant la relève d’ Isabelle Oriez en 2005, a, dans un premier temps, ajouté d’autres pièces à notre répertoire avant de nous proposer en 2007 de monter l’œuvre entière.
Si des extraits figurent de plus en plus souvent aux programmes des concerts en France et à l’étranger, l’œuvre est rarement chantée dans son intégralité. Ecrit pour chœur à voix mixtes et quatuor de voix solistes le Gloria Patri est, en effet, composé de 24 pièces et dure environ 1h 45.
La musique de Sisask est belle et variée et peut se suffire à elle-même mais nous avons eu envie de créer un univers où projections d’images – d’étoiles, de galaxies, d’œuvres picturales (le Chant du Monde par ex.) etc…- et chorégraphie interviendraient en contrepoint à la musique.
Contact fut pris, au printemps 2008, avec Muriel Diot qui enseignait la danse à l’UCO. Après avoir écouté l’œuvre, qu’elle aima, elle fit réfléchir et travailler 3 étudiants sur les pièces qui lui semblaient se prêter le mieux à une chorégraphie.
C’est ainsi que prit corps notre projet consacré au Gloria Patri qui s’est traduit par :
6 concerts dans des lieux qui nous semblaient particulièrement convenir à l’œuvre :
en juin 2009 dans la collégiale d’Oiron (79)
en septembre 2009 dans l’église Saint Thomas de La Flèche (72)
en octobre 2009 dans la collégiale Saint Martin d’Angers (49)
en juin 2010 à Beuzec Cap Sizun ( 29)
et dans la prieurale de Cunault (49) (discographie)
– un CD (discographie) enregistré à Cunault (liens).
Réaction d’après-concert :
—– Original Message —–
From: <jbidron@voila.fr>
To: <rabilloud.jacqueline@wanadoo.fr>
Sent: Sunday, June 19, 2011 12:43 PM
Subject: gloria patri
Chère Jacqueline,
n’ayant pu te rencontrer à l’issue du concert, hier soir, c’est par ce petit
message que je viens te donner mon sentiment.
Pour résumer, un mot : »délicieux », une impression : » un émerveillement
mystique », un compliment: « vous êtes de vrais professionnels. »
C’était par un de ces longs soirs où l’été tarde d’arriver, la merveille de
Cunault filtrait les rayons ultimes du couchant. Il fallait voir cette gerbe
de fleurs éclater, par dessus vos têtes, au pied du crucifix, telle la
fulgurance d’une tapisserie de Jean Lurçat. Mais le véritable feu d’artifice
ce fut vous ! Quelle maîtrise, à tous les sens du terme, quel équilibre,
quelle retenue. Un chant, une incantation vraie, une vérité clamée, une
affirmation de foi, une confession offerte, une espérance qui ne « défaillira
pas », comme Péguy savait le dire.L’alliance de vos voix, la mélopée
enveloppée dans la sourdine des basses, les répons qui résonnaient comme
autant de pupitres de cordes, grêles, graves, fouaillant le tréfonds de nos
âmes troublées. Oui, vous savez faire cela! Bouleverser avec une modestie
désarmante: une élégance rare! La grâce de la voix qui fait sortir l’âme de
la chair ; vous la possédez! Mais quelle oeuvre, il faut dire! Que
d’inventions musicales, que d’approches inattendues pour scander ces
colosses de l’expression religieuse. Jamais je n’avais entendu dire « merci »
comme vous le fîtes dans le « Deo gratias ».Nous aimerions tant que la
liturgie des grandes fêtes religieuses intègre de telles déclarations
chantées. Et quelle émotion de reconnaitre le timbre de ta voix au détour
d’un accord particulier. Comme les mots prennent du sens avec vous; on sait
ce qu’être de concert signifie, on vibre avec la soliste qui affronte cet
air détonnant et si périlleux.Oh oui, tu peux légitimement être fière de ce
travail si abouti !
Qu’ajouter ? Un vrai merci.Tu n’avais rien exagéré quand tu avais écrit
« magnifique ».
Jean Bidron